Portrait d'anciens : Laura JUNG, s'engage contre le réchauffement climatique

Portrait d'anciens : Laura JUNG, s'engage contre le réchauffement climatique

Peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ?

J’ai obtenu mon bac ES en 2015, après quoi j’ai fais une licence d’économie à Nancy.

J’ai passé le dernier semestre de ma licence en Erasmus à Bari, en Italie, au sein d’un master de marketing. Puisque j’avais débuté un projet entrepreneurial dès ma deuxième année de licence, que j’avais dû mettre plus ou moins en pause pendant mon Erasmus, j’ai décidé de rejoindre une formation qui me permette de le développer en parallèle.

Mon choix s’est alors posé sur un master d’entrepreneuriat, et c’est le master EDEN de l’iaelyon qui m’a le plus intéressé, notamment pour l’écosystème entrepreneurial lyonnais. J’ai eu la chance d’y être acceptée, et après les deux ans les plus enrichissants de mes études, mon parcours académique s’est terminé.

Plutôt bon(ne) élève ou dernier rang ?

Ca dépend des formations, des cours, et des périodes. Je me suis toujours débrouillée avec des résultats assez bons, mais j’ai aussi bien profité de mes années étudiantes !

Comment es-tu parvenu(e) à ton métier actuel ?

Déjà, quel est mon métier actuel, s’il fallait lui donner un nom ? J’ai été formée à l’entrepreneuriat que ce soit à l’IAE, avec les incubateurs qui m’ont accompagné, et tout simplement via mon expérience dans mon projet entrepreneurial.

Je suis donc experte dans rien, mais capable de toucher à tout et surtout à m’adapter rapidement à de nouvelles situations, de nouveaux challenges. On pourrait donc dire cheffe de projet, project manager, coordinatrice de projet, business developer… C’est en tout cas ce que j’ai trouvé de plus fidèle à la réalité, et surtout ce que je préfère. Mais j’ai également expérimenté dans mon projet le community management, le recrutement, le management d’équipe, la création de recettes ou encore l’innovation agroalimentaire. Difficile donc de donner un nom à ce que je fais actuellement, vu la diversité de mon travail.

Tu travailles sur quel type de projet et avec quel type de client en ce moment ? C’est quoi ton métier concrètement ?

Je travaille sur mon projet qui s’appelle La Vraie Bouffe, qui a pour but chambouler l’offre agroalimentaire dans les rayons de nos magasins, avec des produits prêts à manger sans compromis : avant tout super gourmands, mais aussi sains et responsables.

Avec l’aide de plusieurs groupes d’étudiants, et de l’avis de plus de 2000 gourmands, j’ai pu développer une première gamme de biscuits apéritifs faits en France à partir d’ingrédients 100% naturels, biologiques, d’origine végétale et sans gluten. Ces biscuits sont des revisites de spécialités régionales françaises, avec une saveur Alsacienne, une Basque, et une Provençale.

Actuellement, la conception des produits, le sourcing des matières premières, la stratégie marketing, et le plan de communication sont terminés. Je recherche maintenant des sous-traitants français pour produire ces biscuits et pouvoir les distribuer dans les rayons de nos magasins. Ces magasins seront bio ou conventionnels ; des discussions avec plusieurs enseignes sont en cours. Mon métier dans ce projet, pour le moment, c’est un peu de tout !

A certains moments, une dizaine de personne prenaient part au projet (lorsque des groupes étudiants y participaient durant un semestre par exemple), et en ce moment, hors période scolaire et après le confinement, je suis seule. Le recrutement va dépendre de l’avancée des discussions avec les différents partenaires : industriels, distributeurs,

financiers.

Et plus tard, on fait quoi ?

La gestion de projet me plait beaucoup, et je pense pouvoir m’y épanouir dans différents secteurs. Actuellement j’évolue dans l’agroalimentaire, mais les énergies renouvelables, l’événementiel, la culture ou encore l’agriculture seraient des secteurs qui pourraient m’intéresser.

C’est le sens qui compte pour moi avant tout, au delà du métier ou du secteur en tant que tel. Et selon moi, le plus gros enjeu à relever actuellement, auquel je souhaite participer, c’est la lutte contre le dérèglement climatique, et de fait, la lutte contre tous les problèmes sociaux et sociétaux que cela entrainera (et entraine déjà).

Dans tous les secteurs, il y a du pain sur la planche à ce niveau, et c’est à ça que je souhaite participer.

Des projets où tu es impliqué en dehors du boulot ?

M’étant senti concernée par la cause animale et environnementale depuis très jeune, j’ai ouvert à 12 ans une Junior Association de protection animale, avec laquelle je récupérais des animaux errants, abandonnés et / ou maltraités pour les soigner et les placer en familles d’accueil, puis adoptives. Je faisais également de la sensibilisation à mon échelle.

Ce projet, que j’ai mené pendant deux ans et demi en parallèle de l’école, m’a valu le 2ème prix du Concours des Jeunes qui Osent du Crédit Mutuel en 2009, ainsi que les soutiens de L214, de la Fondation Brigitte Bardot, et de l’association Stéphane Lamart. Je pense que c’est ce qui m’a donné le goût à l’entrepreneuriat !

Jusqu’à ma seconde année de licence, où j’ai entrepris à nouveau, j’ai eu un autre engagement associatif au sein de la section Erasmus Student Network (ESN) de Nancy. J’aidais alors les étudiants internationaux à leur arrivée en France (état des lieux de leurs logements, paperasse, traduction, visite de la ville, …). Aussi, avec l’équipe de bénévole, nous avons organisé la South Western European Platform, qui réunissait 150 membres de différentes sections ESN d’Europe pour un weekend. C’était une super expérience, que j’ai finalement arrêté pour me consacrer à mon projet entrepreneurial.

Un conseil à donner aux jeunes (et moins jeunes) qui cherchent leur chemin ?

C’est pas facile, surtout aujourd’hui, de trouver son chemin dans un environnement très concurrentiel et qui évolue à grande vitesse. Je pense qu’une des lignes conductrices à avoir tout au long de notre vie pour nous aider à faire les bons choix, à prendre les bons chemins, c’est le sens. Il faut alors se demander ce qu’on a envie dans la vie, professionnellement et / ou personnellement, ce qui crée de la valeur pour nous mais aussi ce qui est utile pour la société (une vision qu’on a tendance à oublier mais qui est pourtant nécessaire).

Pour avoir des réponses qui nous guident, la clé c’est de les creuser ! Par exemple : professionnellement, est-ce que c’est vraiment un secteur d’activité qui m’intéresse en tant que tel, ou plutôt l’environnement de travail, ce qu’il renvoie socialement, ce qu’il crée pour la société, la rémunération, … ?

Personnellement, je raisonne comme ça. Ca ne me permet pas de savoir précisément ce que je veux faire, mais je sais ce que je ne veux pas faire. Et ça, c’est déjà beaucoup !

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