Interview alumni : Christophe Fargier, Dirigeant Fondateur du Ninkasi

Pourriez-vous vous présentez et me parler de votre parcours académique
Je m’appelle Christophe Fargier, mon parcours académique est déjà très lointain puisque l’aventure Ninkasi a démarré il y a 26 ans, donc à la sortie de mes études, j’avais fait une école de commerce, l’ISGC à Saint-Étienne en post-bac pendant 4 ans puis un DESS « Management des petits et moyennes organisations » à l’IAE de Lyon. Par la suite, j’ai fait une formation de brasseur aux États-Unis, à Chicago et plus précisément au Siebel Institute of Technology. En termes académique, je continue à l’heure actuelle, puisque la formation c’est quelque chose qui continu tout au long d’une vie. Ça fait 17 ans que je pratique le management socio-économique et que je fais de la formation en permanence auprès de l’ISEOR. Je fais aussi partie de l’APM (l’association pour le progrès du management) qui permet, une fois par mois d’échanger avec des chefs d’entreprise autour de problématiques managériales, une superbe façon de toujours progresser et apprendre.
Quand et comment êtes-vous devenu entrepreneur ?
Alors quand est ce qu’on devient entrepreneur…dans mon cas, au collège. C’est au collège que j’ai clairement construit cette envie, ce projet de monter mon entreprise. Je ne sais pas trop pourquoi. L’envie d’être indépendant est quelque chose qui m’a motivé. Je souhaitais faire ce que j’ai envie de faire sans rentrer dans une structure où je dois respecter des choses auxquelles je ne crois pas. Cette volonté de construire son propre chemin, j’ai eu envie de le faire très tôt. Je pense que c’est une fibre, ça tient de la personnalité, du caractère.
Quels sont les futurs projets au sein de Ninkasi ?
On est dans la continuité d’un projet industriel qui était principalement centré sur la bière mais on travaille à l’émergence d’un nouvel axe de développement avec les spiritueux et notamment le whisky. On considère que la bière est un projet qui nous portera sur les dix prochaines années car on arrivera sur un marché qui aura atteint sa maturité. On pense donc déjà à ce qui pourrait être un relai de croissance dans 10 ans. En plus, il faut savoir qu’il y a un lien très fort entre le whisky et la bière donc tout cela fait vraiment sens.
Concrètement, nous sommes en train d’investir dans un nouvel outil industriel à Tarare qu’on aimerait voir opérationnel d’ici avril 2023 qui représente un investissement majeur. En parallèle, on accélère le développement de notre réseau d’établissements puisqu’il nous permet de fonder un lien fort avec notre clientèle, à travers une réelle expérience. Cela active de façon extrêmement puissante la distribution externe.
Dans cette dynamique, nous prévoyons une reconfiguration du site de Gerland parce qu’on souhaite déplacer toute l’activité événementielle et musicale sur Oullins. Tout simplement car nous sommes dans un quartier où il devient de plus en plus compliqué de garder une dynamique événementielle forte car on a de plus en plus de logements autour de nous. Donc on aura d’ici 2025-2026 un nouveau lieu emblématique qui permettra d’exprimer l’ensemble des métiers de l’entreprise.
Au niveau du développement, voyez-vous Ninkasi s’implanter en dehors de la région Rhône-Alpes ?
Oui totalement, en 2022 on va mettre un drapeau à Rouen et à Valence ! Nous sommes aussi sur le point de signer à Toulouse et de Bordeaux et nous avons abordé des discussions à Lille et sur l’Ouest de la France. On a une vraie stratégie d’implantation nationale.
Un conseil à donner à donner aux futurs entrepreneurs ?
Je pense pouvoir donner deux ou trois conseils qui sont liés à des choses que j’ai entendues très récemment. Il y a une semaine j’ai eu une réunion APM autour du cerveau et la question qui nous était posée par le neurochirurgien qui animait l’atelier était la suivante « est-ce que vous savez ce que chaque homme sur terre fait au moins cinq fois par heure ? », personne n’a trouvé.
En fait c’est que notre cerveau commet au minimum 5 erreurs par heure, pourquoi ? Parce que le processus d’apprentissage est fondé sur l’erreur. En fait on vit dans une société ou l’échec et l’erreur sont vus comme des choses catastrophiques, alors que ça devrait être le contraire. Entreprendre c’est prendre des risques, c'est nécessairement commettre des erreurs et il ne faut pas avoir peur de ça. Et on le voit bien, dans la création de l’entreprise aujourd’hui, parfois ce n’est pas au premier coup qu’on réussit, c’est au deuxième, au troisième ou même au quatrième coup et ceux qui ne baissent pas les bras sont généralement ceux qui réussissent.
Donc aujourd’hui il faut être audacieux et entreprenant. Etre intelligent c’est apprendre de ses échecs. Il y a toujours quelque chose à tirer d’un échec et il ne faut pas se décourager. Je pense qu’entreprendre c'est deux formes d’énergie, cette énergie du rêve qui est une vraie source de motivation mais aussi cette capacité à transformer le rêve en des choses concrètes, le passage à l’acte, l’action et tout ça dans un processus où il faut être capable de s’évaluer, de se corriger, d’apprendre en permanence.
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