Appolinaire Nishirimbere : retour d'un ancien

Appolinaire a voulu se mettre au service des porteurs de projets africains : il développe actuellement son projet d’entreprise dans un environnement prometteur où il est très sollicité. Il cherche également un travail en France pour gagner en expérience.
Le master lui a permis de pallier ses lacunes en entrepreneuriat pour tenter de concrétiser son projet initial… et d’autres encore. Il nous a accordé un peu de son temps pour répondre à nos questions.
Qu’avez-vous fait avant le parcours EDEN/MPMO ? Pourquoi avoir choisi ce parcours ?
Je suis de la promo 2022, mais j’y suis rentré après 10 ans d’activité associative puis de fonction publique.
Tout d’abord, j’ai été motivé par la qualité de l’éducation en France à la suite de ma formation dans la lutte contre la corruption à l’École nationale d'administration (ENA) en 2019. J’ai à ce moment-là eu l’idée d’un projet et j’ai voulu me reconvertir dans l’entrepreneuriat. J’ai cependant remarqué que j’avais des lacunes dans ce domaine et que j’avais besoin de formation pour monter mon entreprise et accompagner les autres entrepreneurs. Originaire du Burundi, l’idée de départ était d’y accompagner les entrepreneurs locaux.
Quand j’ai cherché un master dans l’entrepreneuriat, j’ai choisi spécifiquement celui-là, trouvant que c’était le meilleur car rassemblant tout ce dont j’avais besoin.
Qu’est-ce que ce parcours vous a apporté ?
Le nom m’avait attiré car il comprenait “développement des entreprises nouvelles”. Ensuite, c’étaient des cours spécifiques comme le management d’équipes transverses, le développement de PME à l'international, ainsi que la mise en avant des relations interpersonnelles, la dimension humaine dans la gestion de projets et un accompagnement de projet complet (mise en situation par des travaux en équipes, stratégie de démarrage, etc.).
La ville de Lyon m’attirait aussi : avec son grand réseau entrepreneurial, son écosystème économique, la possibilité de faire des rencontres pour pouvoir exporter chez moi les choses que j’apprendrais.
Mes attentes ont été comblées et en plus, le master m’a aussi permis de me développer personnellement avec le réseautage notamment.
Une anecdote/un souvenir du master à partager ?
Je n’ai pas d’anecdote particulière à raconter, mais j’ai trouvé le master sympa, j’y ai reçu du soutien quand ce n’était pas facile, j’ai pu y rencontrer des gens formidables qui sont toujours autour de moi. Leur soutien m’a beaucoup touché.
Mais comme souvenir, ce serait donc le partage, le côté vivant du master, la diversité. Au-delà de la formation, ça a été un peu comme une famille qui reste un soutien, c’étaient plus que des camarades de classe : ils sont devenus des amis.
C’est ce qui compte d’ailleurs dans le monde entrepreneurial : les relations, s’entraider pour cultiver le leadership.
Quel est votre projet actuel ?
Maintenant, je développe avec des amis une activité au Soudan du Sud qui est une très jeune République où il y a plus de besoins dans presque tous les domaines socio-économiques. Et comme tout est projet, si on réussit à s’y établir, je mettrai les connaissances et compétences en management de projets acquises en France à la disposition de ce jeune pays. L’idée serait de constituer une entreprise de consultants, un cabinet de conseils multiservices autour de l’activité entrepreneuriale.
La France donne également l’opportunité aux étudiants étrangers non-européens à la fin de leur formation ou recherche de rester en France pour compléter leur formation par une première expérience professionnelle ou à créer une entreprise dans un domaine correspondant à leur formation. Je suis pour le moment à cette phase pour pouvoir compléter ma formation avant de me lancer à l’international.
Quant au projet que j’avais au Burundi, il est finalement en stand-by pour des raisons indépendantes de ma volonté.
Quelles sont les qualités, aptitudes que vous trouvez importantes pour ce projet ?
Je dirais deux choses : les compétences entrepreneuriales, que le master ou des incubateurs nous donnent, et le leadership. Pour moi le leadership, c’est la capacité à créer et à diriger ceux qui s’engagent derrière vous et à les aider à se développer pour qu’ils puissent vous imiter. C’est savoir motiver, transmettre ses compétences et par conséquent multiplier les leaders dans votre équipe et dernière vous pour ne pas vous rendre indispensable.
Avez-vous des difficultés, obstacles que vous avez réussi à surmonter et que vous aimeriez partager ?
Pour le moment, je n’ai pas vraiment fait face à ce genre de chose : je suis armé et équipé de bonnes compétences grâce au master. Il m’est désormais facile d’envisager le développement à l’international. J’ai aussi eu l’occasion de faire des rencontres très diversifiées qui soutiennent ce développement.
Enfin, le Soudan du Sud m’offre une opportunité sans grands obstacles pour mon projet. De plus, ayant acquis de nouvelles compétences grâce à ce master, je suis davantage sollicité.